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Hébergement d'urgence et d'insertion Petite enfance Logement accompagné Protection de l'enfant Politque de la ville de Toulouse

Depuis 1570 : tout l'historique

Cette chronologie reprend les moments clés de l'histoire de notre association,
de la création de la Confrairie de la Miséricorde en passant
par le Bureau de bienfaisance et Société de Patronage et l'Association de la Miséricorde pour arriver à l'Association du May

25 février, pendant les guerres de religion, en action de grâces pour la préservation de Toulouse, des conseillers au parlement, des capitouls, des chanoines se réunissent en l’Eglise Saint-Sernin et fondent la « Confrairie de la Miséricorde », œuvre de piété ayant pour but de porter assistance et nourriture, tant corporelle que spirituelle, aux pauvres prisonniers.
Dix ans plus tard, le Pape Grégoire XIII approuve les statuts de la Miséricorde et l’enrichit d’Indulgences.

Statuts fondateurs de la Confrairie de la Miséricorde de 1570. Publiés en 1895 par l’imprimerie Lagarde et Sebille à Toulouse.

L’œuvre de la Miséricorde s’ouvre aux femmes, fait rare pour l’époque, quatre Dames surintendantes, les « mandeuses », sont élues afin d’apporter des vivres aux prisonniers.

La Maison du 5 de la rue du May, utilisée comme lieu de réunions et de rencontres, devient propriété de la Miséricorde.

Registre des délibérations de la Miséricorde, 1675 et Registre des recettes pour les années de 1675 à 1678. 
A gauche Photo noir et blanc du registre des délibérations de la Miséricorde, 1675. A droite photo noir et blanc du registre des recettes

Période de la grande famine, la Miséricorde assure la survie des plus pauvres dans les geôles de la ville.

Pendant la période de la révolution française la confrérie est démantelée, comme toutes les associations d’inspiration religieuse. Toutefois certains membres de la Miséricorde poursuivent discrètement leur oeuvre de charité.

23 avril, renaissance officielle en Bureau de Bienfaisance, sous le nom de « Bureau de la Miséricorde », ayant pour objet « le soulagement des infortunés détenus dans les prisons de la ville de Toulouse ». Les missions sont de répartir les dons faits en faveur des prisonniers, de les visiter et de porter consolation aux condamnés à mort.

Statuts du Bureau de la Miséricorde, publication de 1895.
Photos noir et blanc Statuts de la Miséricorde, réédition 1895.

7 avril, fait unique en France le gouvernement de Charles X confie par ordonnance au Bureau de la Miséricorde la mission de surveiller le fonctionnement des prisons de Toulouse et de veiller aux conditions de détention, en parallèle à la poursuite de son oeuvre de charité auprès des prisonniers. Il est érigé en « Commission de surveillance des prisons de la Ville ».

Une médaille signée J. Canot, à l’effigie de la Miséricorde, est répertoriée par le Comptoir Général Financier. Elle est frappée de la devise « in carcere eram et venistis ad me »
(« j’étais en prison et vous êtes venus à moi »).

Médaille signée J. Canot, à l’effigie de la Miséricorde, 1878.
Photo noir et blanc de la médaille signée J. Canot, à l'effigie de la Miséricorde, 1878.

En complément à son action en faveur des détenus, la Miséricorde fonde la « Société de Patronage et d’Assistance aux prisonniers libérés ». Elle propose de « venir en aide aux libérés de tous âges et des deux sexes, sans distinction de culte ou de nationalité, désirant honnêtement travailler ». La Maison du 5 rue du May est transformée en asile (dortoir de 6 lits) et en atelier de fabrication de fagots de bois de chauffage.

Courrier du Préfet de Haute-Garonne au Maire de Toulouse, autorisant la création de la Société de patronage des prisonniers libérés, avril 1894.

La Miséricorde modifie ses statuts pour s’appeler « Société de Patronage des enfants et des adultes libérés », afin de porter également secours et assistance aux jeunes mineurs directement confiés par le Tribunal de Toulouse.

Photo des patronés dans la cour de la maison du May, environ 1905.

À l’œuvre de patronage des libérés de prison, vient s’ajouter l’œuvre de l’assistance par le travail. Les portes sont désormais ouvertes à tous les hommes sans travail, victimes des innombrables causes économiques qui « jettent les meilleurs et les plus laborieux malgré eux hors de la vie régulière ».

Bon de travail, début du XXe.
Photo noir et blanc d'un bon de travail début du XXe.

L’Exposition Universelle de Paris décerne la médaille d’argent à la « Société de patronage de la Miséricorde ».

Des travaux sont réalisés au 5 de la rue du May : un atelier est installé en sous-sol pour laisser davantage de place pour les dortoirs. Un entrepôt est loué, face au n°5, pour stocker le bois.

Façade de la maison de la rue du May, arrivage de bois de chauffage, début XXe.
Photo noir et blanc de la façade de la maison de la rue du May, arrivage de bois de chauffage, début XXe.

L’assemblée générale entérine une nouvelle mission, la probation. Elle propose que les délinquants soient placés sous la protection de la Société de patronage. La tutelle devient une alternative à la prison pour les mineurs comme pour les adultes.

Les patronés dans la cour vitrée – atelier et escalier – de la maison du May, début XXe.
Photos en noir et blanc des patronés dans la cour vitrée - atelier et escalier - de la maison du May, début XXe.

21 décembre, par arrêté préfectoral, le Bureau de la Miséricorde est confirmé légalement dans sa double mission, charitable (secours aux prisonniers et aux libérés) et administrative (surveillance des prisons). Le Bureau conserve son siège dans la « Maison de la Miséricorde qui lui appartient de temps immémorial ».

Repas dans la maison du May, début XXe.
Photos noir et blanc du repas dans la maison du May

La Société de patronage doit fermer ses portes en 1914. Elle reprend ses activités pendant l’entre-deux guerres, dans des conditions très difficiles, freinée par les difficultés économiques et le délabrement du bâtiment. Elle est à nouveau fauchée en plein effort par une dissolution prononcée en 1939, à l’aube de la seconde guerre mondiale. Des réfugiés espagnols occupent les locaux rendus vacants. Le Bureau de la Miséricorde ne cesse d’être actif, sous le nom de « Comité des détenus libérés ».

Au lendemain de la guerre, la Miséricorde, déchargée par l’Etat de la mission de surveillance des prisons, oriente toute son énergie vers le suivi post-pénal et la probation, c’est‑à-dire l’hébergement temporaire et le reclassement des ex-détenus.

9 octobre, déclaration des nouveaux statuts de l’Association de la Miséricorde, déposés en préfecture au titre des associations loi 1901. Son objet est « l’amélioration du sort des anciens détenus et notamment leur hébergement à leur sortie de prison ». Une deuxième phrase est ajoutée en 1975 : « De même qu’aux vagabonds, à condition qu’ils soient aptes au travail ».

20 décembre, la Maison du 5 de la rue du May est baptisée « Foyer du May ». Après d’importants et longs travaux, les ateliers ont laissé place à des dortoirs (18 lits), conformes aux conditions de salubrité. Le réfectoire se trouve au 1er étage.

Cour de la Maison du 5 rue du May, vers 1960.

5 avril, agrément du Foyer du May par arrêté préfectoral au titre de l’aide sociale en matière de logement et d’hébergement. Il devient « Centre d’accueil et d’hébergement des libérés masculins de prison bénéficiaires de l’aide sociale ». L’objectif est d’assurer l’hébergement des libérés et de permettre leur reclassement par le travail.

Extension du Foyer du May à 25 lits, devenu « Centre d’hébergement et de réadaptation sociale ». Les années suivantes sont celles de la professionnalisation, on compte désormais 6 salarié·e·s et les dortoirs collectifs sont transformés en box individuels.

L’hébergement s’externalise dans des appartements loués en ville par l’association. Les locaux de la rue du May sont utilisés pour des bureaux et des espaces collectifs d’accueil des hébergés en journée. Pour la première fois des femmes isolées sont accueillies, puis des couples, et des familles avec enfants. En parallèle, l’association développe d’autres activités : appui social individualisé, fonds solidarité logement, accès aux soins.

20 mars, la Miséricorde modifie ses statuts pour élargir l’objet, qui est désormais de « favoriser, mettre en oeuvre et promouvoir l’insertion, l’hébergement, la réinsertion sociale et professionnelle des personnes ou familles en difficulté, privées ou pas de logement ». L’association compte 15 salarié·e·s.

L’association investit un nouveau champ, celui de la protection de l’enfance, avec l’ouverture d’un Centre parental, en hébergement diffus, pour accueillir des femmes enceintes et des mères isolées avec enfant de moins de 3 ans, relevant de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Après plusieurs extensions successives, la capacité du CHRS est portée à 66 places. L’hébergement est désormais intégralement en « structure éclatée » (appartements en diffus), pour tout public, hommes, femmes et familles.

Regroupement avec l’association Montespan Laborde, à Saint-Gaudens. L’agrément de son CHRS de 23 places est transféré au May.

20 août, l’association de la Miséricorde modifie ses statuts pour changer de nom. Elle devient « l’Association du May ».

L’association diversifie ses activités, avec l’ouverture d’une crèche « Les Bambins du May ». Elle acquiert les locaux au 2 rue des Casernes, à Toulouse.

Le service Ressources, créé en 2013, intègre le May avec son agrément CHRS urgence de 30 places pour personnes isolées en cohabitation et familles. Dans les années suivantes, au fil des campagnes hivernales, le service ouvre 66 places supplémentaires d’hébergement d’urgence pour des familles avec enfants.

Deux projets expérimentaux voient le jour : Ami Chemin, qui mène des actions éducatives, préventives et citoyennes en direction des jeunes d’un quartier politique de la ville, et le projet Marchant, qui favorise l’accès direct au logement de personnes sortant de long séjour en hôpital psychiatrique.

L’association s’inscrit dans la politique du Logement d’Abord, en ouvrant 60 places en Intermédiation locative, dans le parc locatif privé, pour permettre l’accès direct au logement des personnes à la rue.

Le Centre parental est porté à 84 places, sur autorisation du président du Conseil départemental, et accueille désormais parents isolés et couples avec enfants.

Ouverture du Centre départemental d’accueil mères‑enfants (CDAME), pour une capacité de 60 places, dans un bâtiment de 25 logements mis à disposition par le Conseil départemental.

Regroupement avec l’association l’Oustal, qui, depuis trente ans, accueille, héberge et accompagne d’anciens détenus et des personnes sous main de justice. Les 18 places d’hébergement sont intégrées au May, comme un trait d’union avec sa longue histoire.

Façade du bâtiment de l’Oustal.

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Nous avons aussi un livre sur l'histoire de notre association et une plaquette,
vous pouvez les consulter et les télécharger.

livre

Le Foyer du May

"Le Foyer du May :
440 ans d'histoire solidaire",
L. Devolder, 2010, 70 p.

plquette

Plaquette de l’association du May

Histoire et activités actuelles de l'association du May